Et autres récits...

Rayon Romans d’aventures

La Guerre du feu – J.-H. Rosny aîné – Première partie – I. La mort du feu

Les Oulhamr fuyaient dans la nuit épouvantable. Fous de souffrance et de fatigue, tout leur semblait vain devant la calamité suprême : le Feu était mort. Ils l’élevaient dans trois cages, depuis l’origine de la horde ; quatre femmes et deux guerriers le nourrissaient nuit et jour.

L’Île mystérieuse – Jules Verne – Première partie – Les naufragés de l’air – Chapitre IV

La haute muraille, on l’a dit, se dressait à une hauteur de trois cents pieds, mais le bloc était plein partout, et, même à sa base, à peine léchée par la mer, elle ne présentait pas la moindre fissure qui pût servir de demeure provisoire. C’était un mur d’aplomb, fait d’un granit très-dur, que le flot n’avait jamais rongé. Vers le sommet voltigeait tout un monde d’oiseaux aquatiques, et particulièrement diverses espèces de l’ordre des palmipèdes, à bec allongé, comprimé et pointu, — volatiles très-criards, peu effrayés de la présence de l’homme, qui, pour la première fois, sans doute, troublait ainsi leur solitude. Parmi ces palmipèdes, Pencroff reconnut plusieurs labbes, sortes de goëlands auxquels on donne quelquefois le nom de stercoraires, et aussi de petites mouettes voraces qui nichaient dans les anfractuosités du granit. Un coup de fusil, tiré au milieu de ce fourmillement d’oiseaux, en eût abattu un grand nombre ; mais, pour tirer un coup de fusil, il faut un fusil, et ni Pencroff, ni Harbert n’en avaient. D’ailleurs, ces mouettes et ces labbes sont à peine mangeables, et leurs œufs même ont un détestable goût.

L’Île mystérieuse – Jules Verne – L’île Lincoln

L’île Lincoln (34° 57′ S, 150° 30′ O)
Jules Verne, Public domain, via Wikimedia Commons

Les Navigateurs de l’infini – J.-H. Rosny aîné – Chapitre I

8 Avril. — Notre vaisseau vogue dans la nuit éternelle ; les rayons du soleil nous frapperaient durement, à travers l’argine, si nous ne disposions pas d’appareils qui atténuent, diffusent ou suppriment la lumière, à notre gré.

Les Navigateurs de l’infini – J.-H. Rosny aîné – Préface

Tout est prêt. Les cloisons du Stellarium, en argine sublimé, d’une transparence parfaite, ont une résistance et une élasticité qui, naguère, eussent paru irréalisables et qui le rendent pratiquement indestructible.

Un champ pseudo-gravitif, à l’intérieur de l’appareil, assurera un équilibre stable aux êtres et aux objets.

Nous disposons d’abris dont la contenance totale atteint trois cent mètres cubes ; notre chargement d’hydralium doit suffire à nous approvisionner d’oxygène pendant trois cents jours ; nos armures hermétiques d’argine nous permettront de circuler dans Mars à la pression terrestre, notre respiration étant assurée par des transformateurs directs ou pneumatiques. D’ailleurs les appareils Siverol nous dispenseraient de respirer pendant plusieurs heures, par leur action globulaire, et par l’anesthésie des poumons.

L’Île mystérieuse – Jules Verne – Première partie – Les naufragés de l’air – Chapitre III

Il était près de six heures alors. La brume venait de se lever et rendait la nuit très-obscure. Les naufragés marchaient en suivant vers le nord la côte est de cette terre sur laquelle le hasard les avait jetés, — terre inconnue, dont ils ne pouvaient même soupçonner la situation géographique. Ils foulaient du pied un sol sablonneux, mêlé de pierres, qui paraissait dépourvu de toute espèce de végétation. Ce sol, fort inégal, très-raboteux, semblait en de certains endroits criblé de petites fondrières, qui rendaient la marche très-pénible. De ces trous s’échappaient à chaque instant de gros oiseaux au vol lourd, fuyant en toutes directions, que l’obscurité empêchait de voir. D’autres, plus agiles, se levaient par bandes et passaient comme des nuées. Le marin croyait reconnaître des goëlands et des mouettes, dont les sifflements aigus luttaient avec les rugissements de la mer.

L’Île mystérieuse – Jules Verne – Première partie – Les naufragés de l’air – Chapitre II

Ce n’étaient ni des aéronautes de profession, ni des amateurs d’expéditions aériennes, que l’ouragan venait de jeter sur cette côte. C’étaient des prisonniers de guerre, que leur audace avait poussés à s’enfuir dans des circonstances extraordinaires. Cent fois, ils auraient dû périr !

L’Île mystérieuse – Jules Verne – Pencroff et Harbert Brown

Pencroff et Harbert Brown (couché), illustration extraite de l’édition originale.
Jules Verne, Public domain, via Wikimedia Commons

Arsène Lupin gentleman-cambrioleur – Maurice Leblanc – L’arrestation d’Arsène Lupin

L’étrange voyage ! Il avait si bien commencé cependant ! Pour ma part, je n’en fis jamais qui s’annonçât sous de plus heureux auspices. La Provence est un transatlantique rapide, confortable, commandé par le plus affable des hommes. La société la plus choisie s’y trouvait réunie. Des relations se formaient, des divertissements s’organisaient. Nous avions cette impression exquise d’être séparés du monde, réduits à nous-mêmes comme sur une île inconnue, obligés, par conséquent, de nous rapprocher les uns des autres.

Maurice Leblanc tenant une marionnette d’Arsène Lupin

Maurice Leblanc tenant une marionnette d’Arsène Lupin.
Caricature publiée dans l’album de la Revue des opinions, 1914.
Henri-Edmond Rudaux, Public domain, via Wikimedia Commons

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